Deuxième épisode plus classique avec un focus initial sur la difficulté de survie dans l’Amazonie avec les premières pluies torrentielles. C’est surtout à travers le camp de la tribu des filles que ça se ressent, puisque leur abri en ruines ne les protège pas, et que l’état de leur nourriture est déplorable (des vers dans le manioc, une incapacité à pêcher)…

C’est un peu fait pour les tourner en ridicule et plutôt marrant, néanmoins, la dynamique des épreuves ne change pas : les filles continuent de battre les mecs, ce qui a le don de leur faire ravaler leur fierté. Cette contradiction apparente entre une tribu à l’organisation chaotique et qui arrive pourtant à physiquement gagner les épreuves (contre une tribu constituée uniquement d’hommes dont le cliché voudrait qu’ils soient considérés plus forts) est vraiment amusante.

Cette contradiction apparente entre une tribu de filles à l’organisation chaotique et qui arrive pourtant à physiquement gagner les épreuves (contre une tribu constituée uniquement d’hommes dont le cliché voudrait qu’ils soient considérés plus forts) est vraiment amusante.

DAVE: I think the mood in camp is a little frustration. I mean, everybody wants to win. And, particularly, seven guys don't want to lose to a bunch of girls.

Le montage joue même là-dessus puisqu’au milieu d’une pluie intense, JoAnna commence à maudire l’idole d’immunité que sa tribu gagne toujours, qui amène selon elle un mauvais oeil au sens religieux. Elle part dans un vrai délire chrétien assez flippant par ailleurs, et qui la met en lumière très négative, d’autant plus quand elle s’embrouille ensuite avec Christy. Celle-ci reste de loin le personnage le plus attachant de la saison pour l’instant, et le fait qu’elle soit mise hors des discussions la nuit parce que la luminosité est trop faible est hyper touchant. Jeanne lui rapporte ce qui s’est dit et visiblement JoAnna s’en est pris à Christy (sans doute parce que c’est une proie facile à mon sens), menaçant de mettre sa main devant son visage (ce qui, pour une sourde, a le même effet que de neutraliser tout moyen de communication, très cruel).

Les filles ont globalement beaucoup plus de conflits et de focus que les mecs durant cet épisode, puisqu’elles finiront par perdre l’épreuve et devoir éliminer quelqu’un. Il y a par exemple l’incident d’un emballage de barre chocolatée retrouvée dans la caisse de départ, qui provoque une petite paranoïa initiale, mais qui est finalement gérée de façon plutôt gracieuse par les filles qui décident de la jeter et de ne plus en reparler. Heidi évoque, avec sportivité, que les mecs n’ont pas eu le droit donc que toute autre solution serait injuste. Sauf que ce qu’elle ignore c’est que les mecs… ont découvert le même emballage. Il s’agit donc visiblement d’une manigance de la production pour créer du drama artificiel façon “beef jerky” de Kel vs. Jerri en saison 2. Une décision truquant le jeu assez puérile, alors que le cast de cette saison est tellement réussi qu’il n’y avait non seulement pas besoin d’interférer, mais qu’en plus ils transforment cette tromperie en non-facteur. La production n’a jamais confirmé cette théorie, mais personne n’est dupe.

Une décision truquant le jeu assez puérile, alors que le cast de cette saison est tellement réussi qu’il n’y avait non seulement pas besoin d’interférer, mais qu’en plus ils transforment cette tromperie en non-facteur. La production n’a jamais confirmé cette théorie, mais personne n’est dupe.

La barre chocolatée est tout de même un potentiel facteur dans l’éviction de Janet, puisque la plupart des regards accusateurs sont tournés vers elle. Mais c’est surtout que Janet est juste fatiguée et malade qu’elle part. L’épisode se sert de ce départ pour teaser un potentiel départ de Christy et ainsi sensibiliser l’audience au conseil. C’est crédible car Christy, après l’immunité, irrite vraiment toutes ses coéquipières en voulant imposer un rythme de travail que je trouve raisonnable, mais visiblement trop demandant pour les autres filles. En tout cas, elle n’y met pas les formes, sa frustration d’avoir été mise de côté depuis le début ressortant aux pires moments (elle leur fait donc sûrement payer son exclusion). On a donc vraiment peur pour elle et cela rend la tension lors de la fin d’épisode plutôt bien gérée. Deanna affirme que si Christy venait à partir, ce serait pour son attitude et non pas pour son handicap, et Jenna (qui agit comme l’exemple typique de coéquipière de Christy qui ne lui parle pas et ne l’inclut pas) se défend au conseil en disant qu’il n’y a rien à voir avec son handicap, mais pour Christy, c’est bien ça le problème. C’est un sujet en tout cas épineux, auquel il fallait s’y attendre dans une telle émission et vu l’ampleur du handicap, et qu’il est bon de voir abordé de façon aussi frontale par le montage.

Janet n’est pas une candidate hyper marquante mais son speech de fin relève d’un soulagement qui la rend assez amusante :

JANET: Well, guys. It was an amazing-- an amazing week. I found out I am not an Amazonian woman. I am a Cancun woman. For all you middle-aged women out there that are thinking of having a mid-life crisis, I would highly suggest a change of hairstyle.

La tribu des mecs a donc moins de focus puisqu’elle remporte l’immunité : un jeu de mémoire après avoir étudié une reconstitution d’un village amazonien, une idée sympa mais dommage dans l’exécution que ça se résume à des duels 1 contre 1. La tribu Tambaqui a juste une unique scène marquante au début de l’épisode : quand Roger s’embrouille avec Alex car c’est un vieil homophobe. Alex qui est pourtant hétéro défend le sujet corps et âme, ce qui le rend immédiatement attachant pour l’audience moderne. Rob, bien qu’il semble clairement aligné sur le fait que Roger soit homophobe, voit en ce conflit surtout une opportunité de creuser une faille entre deux camarades pour tourner les votes contre l’un d’eux.

ROB: Now, what I'm hoping is that this has planted the seed in Alex's head that Roger may not be all he's cracked up to be. Roger is a bigot.

En tout cas, je trouve ça très cool que même dans une saison basée sur des clichés sexistes et une division homme/femme très hétéro-centrée (avec plus de profils de type jeunes mannequins que d’habitude des deux côtés), on parle tout de même d’un sujet qui dépasse ces normes chez les hommes, pourtant montrés autrement comme plutôt machos/chauvins. C’est typiquement la preuve que selon moi le cast est attachant et que les clichés n’ont pas un mauvais fond.